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Un café avec Christian Ménard

Au cœur de notre mission d’incubateur universitaire, il y a l’accompagnement des entrepreneurs dans leurs projets, avec un objectif constant : les faire briller. Toutefois, derrière cet accompagnement se trouvent des conseillers d’affaires passionnés, véritables artisans de ce succès. Pour souligner leur travail exceptionnel et apprendre à mieux les connaître, nous avons conçu la série « Un café avec un conseiller ». Dans cette deuxième édition, nous avons discuté avec Christian Ménard, expert des sciences de la vie et medTech. Voici un aperçu de notre conversation :

Peux-tu nous décrire à quoi ressemble l’accompagnement que tu offres?

« En général, au début, je suis en mode écoute pour bien comprendre toutes les nuances du projet. C’est beaucoup d’écoute, beaucoup de communication : il s’agit d’une relation bidirectionnelle. J’essaie de sonder le pouls de l’entrepreneur, savoir quel est son degré de réactivité, son degré de flexibilité, son degré d’écoute et de communication.

Une fois que la relation avec l’entrepreneur est établie, au jour le jour je suis le projet et j’aide à en concrétiser la base : on construit les fondations avec le ciment puis au fil du temps on va ajouter des blocs. »

Qu’est-ce que tu souhaites laisser comme trace auprès des entrepreneurs accompagnés?

« Mon but, c’est de transmettre mes connaissances. J’espère que les entrepreneurs vont prendre ces connaissances et qu’ils vont être portés à les transmettre à leur tour. La transmission de connaissances et le principe de la courroie d’entraînement qui crée un continuum dans le temps, c’est vraiment quelque chose d’important pour moi. »

Quelles sont tes attentes envers les entrepreneurs?

« J’attends trois choses de mes entrepreneurs. Premièrement, de l’enthousiasme. Bien sûr, je ne m’attends pas à ce que l’entrepreneur soit toujours au top de sa forme, au contraire, je trouve ça sain d’avoir des ups et des downs.

Deuxièmement, de l’engagement. C’est extrêmement important : tu ne peux pas partir une entreprise et travailler dessus seulement 3 heures par semaine. La majorité de mes entrepreneurs sont soit aux études, soit employés à temps plein, et s’ajoutent un 15-20-30 heures de travail supplémentaire. Ça c’est de l’engagement.

Troisièmement, la capacité d’être le porte-voix de son projet, parce que l’entrepreneur va devoir le vendre partout, tout le temps. Si ce n’est pas un talent inné, il doit l’apprendre. »

Comment décrirais-tu ton approche personnelle à l’accompagnement?

« J’essaie d’avoir une approche humaniste. Je pense que c’est l’attribut des conseillers ici chez Entrepreneuriat ULaval : on a un préjudice très favorable du côté de l’entrepreneur. C’est toujours pour l’entrepreneur qu’on travaille. S’il y a d’autres intervenants, notre but est de le protéger, de le propulser, et c’est exactement ça qu’on fait.

Mon approche est aussi fonctionnelle et systématique, parce que dans le domaine medTech, il y a beaucoup d’enjeux entraînés par les intervenants, les autorités réglementaires, etc. Mon but est donc de former les entrepreneurs à un réflexe d’environnement pour qu’ils soient vigilants face aux enjeux potentiels lorsqu’ils abordent une question. Le but est de créer une mécanique chez eux. »

Une erreur que tu remarques souvent chez les entrepreneurs?

« Les compétences transversales pour l’entrepreneur, c’est ce qu’il y a de plus important. Pourtant, certains entrepreneurs ne saisissent pas les opportunités d’améliorer leurs connaissances transversales. Parfois, j’entend certains me dire que “le marketing et la finance, je ne veux pas entendre parler de ça, ça ne m’intéresse pas”. Et ça va les rattraper : l’entrepreneur doit comprendre le lexique de toutes les fonctions de l’entreprise. Quand quelqu’un au marketing te dit qu’il va faire un placement de produit, tu dois savoir de quoi il parle. Si tu ne le sais pas, va chercher dans un livre, pose des questions, fais-toi expliquer. »

**Le genre masculin a été utilisé comme générique dans cet article de blogue dans le but de ne pas alourdir le texte.